







L’interprète de kamishibai raconte une histoire en faisant défiler des illustrations dans un petit castelet appelé Butaï. En japonnais, « Kami » signifie « papier », « shibaï » signifie « théâtre », et « Butaï » signifie « scène ».
On peut traduire le « kamishibaï » comme une « Pièce de théâtre sur du papier ».
Les kamishibaïs de Fanette


C’est en 2015 que Fanette rencontre le kamishibaï. Depuis lors, sa passion pour ce petit théâtre ne cesse de grandir. Considérant cette pratique comme une forme artistique à part entière, elle cherche à développer et approfondir ses particularités. Fanette écrit, illustre, et interprète ses propres histoires. Ses kamishibaïs sont adaptés à sa façon d’être présente et de communiquer aux autres, ce sont des créations uniques, vivantes, qui ne sont pas vouées à l’édition. Elle élabore aussi les différents butaï qui l’accompagne, sur table ou à vélo.











Le kamishibaï, un art vivant

Un kamishibaï se raconte à l’aide d’un butaï, un petit castelet dont la forme rappelle celle d’une mallette à trois volets. Les planches illustrées de kamishibaï sont peintes ou imprimées traditionnellement dans un format proche du A3. L’interprète de kamishibaï tire et remet les planches illustrées dans le butaï au fur et à mesure de l’histoire. Il offre sa voix aux personnages illustrés sur les planches, ou en temps que narrateur. Ainsi, il fait le lien entre le public et l’histoire, en posant un rythme, une intention, et des émotions. De part sa petite taille, le kamishibaï impose un public restreint, ce qui facilite la relation entre l’interprète et le public.

À la différence du conteur qui a pour vocation de créer des images mentales, les images du kamishibaï sont illustrées. Aussi, le rôle de l’interprète de kamishibaï est de mettre en valeur et de faire vivre les illustrations. Pour être compréhensibles rapidement, les illustrations se doivent d’être simples, essentielles, et visibles de loin. Le public ne décrypte et ne reçoit pas le visuel de la même manière que le verbal. La principale caractéristique du matériel visuel est sa faculté à susciter des émotions. De part son rapport à l’image illustrée, à l’intention vocale, et à l’empathie qui s’installe avec l’interprète, le pouvoir de communication du kamishibaï est grand !

En France il existe de nombreux éditeurs de kamishibaï. Dans cette forme, le kamishibaï sert d’outils de médiation. Au dos de chaque planches de kamishibaï édités est imprimé le texte de la planche suivante. Ainsi, l’interprète lit le texte écrit par l’auteur, au dos des planches. Avec de l’entrainement, cette forme de racontage est accessible aux parents et aux professionnels de l’enfance.
Lorsque le kamishibaï est pensé, écrit, illustré et interprété dans le cadre d’un spectacle, l’interprète est libre de faire évoluer et de faire vivre l’histoire qu’il a créé pour l’adapter à sa manière d’entrer en relation avec le public. Dans cette forme, le kamishibaï devient un art vivant à part entière, cousin du conte, et de la marionnette.
Festival Beli delfin – 2020 Piran (Slovénie) – Photo Ubald Trnkoczy
Le sens du Kyokan
Le kamishibaï se donne en représentation. Lorsque l’histoire du kamishibaï se répand dans l’espace du public, il naît un sentiment fort de partage entre les personnages illustrés, l’interprète et les spectateurs. Le kamishibaï développe ainsi le sens du « kyokan ». Ce mot n’a pas d’équivalent en France, et peux se traduire par la « sensation d’être ensemble/d’amitié par le biais de sentiments partagés ». Certains kamishibaï sont participatifs, et nécessitent une action simple du public pour continuer l’histoire. Dans ce type de kamishibaï naît un espace d’échange entre le public, l’histoire et le narrateur. Le « kyokan » y est souvent très présent. Le sens du kyokan permet au jeunes enfants de prendre conscience de l’autre, de sentir les prémices du partage, du plaisir d’être ensemble, et ainsi de s’ouvrir au monde, à petits pas.


Souvenirs













Les volets du butai s’ouvrent.
Les images flânent.
L’espace d’un instant, la musique des mots s’offre à l’aventure et nous tient par la main.
Elle tisse le fil qui anime et devient.
Est-ce le fil de notre voyage dans l’histoire ou le fil de l’histoire qui viens vers nous ?
C’est peut-être un peu les deux
C’est peut-être ça la rencontre.
